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                        | ANECDOTE... 
                          culinaire !
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                        | ... où 
                            comment un BAGLION "inventa" un dessert 
                            (ou entremet) :le Sabayon (Zabaglione ou Zabajone en italien) 
                            ...
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                        | Le lieu, l'époque, le personnage :Nous sommes en Italie, à la fin du XVème 
                            - début XVIème siècle.
 Notre personnage s'appelle Giovan Paolo Ier dei BAGLIONI di Perugia, né vers 1471. 
                            Comme la plupart de ses parents, Giovan Paolo exerce 
                            le métier des armes : capitaine de Pérouse, 
                            condottiere de Florence, de Venise, capitaine-général 
                            de Sienne, gonfalonier de l'Église, capitaine-général 
                            de Venise, gonfalonier d'Orvieto...
 Il succède à son oncle Guido comme Prince Souverain de Pérouse en 1500; il 
                            est fait comte de Bettona par le Pape Léon X 
                            (bulle papale en date du 1er décembre 1516); convoqué à Rome 
                            par le Pape Léon X qui veut reprendre la suzeraineté 
                            de Pérouse, il est arrêté; après 
                            trois mois de détention et de tortures, il est 
                            décapité le 2 juin 1520, à 2h. 
                            du matin, au château Saint Ange.
 
 
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                        |  © Estampe de la Bibliothèque 
                            Nationale de Paris Photo : Sauvanaud, Paris
   Photo sabayon :
 Pre Gel s.p.a. Reggio Emilia, Italie
 | L'anecdote :Elle se passe lors d'une des nombreuses guerres de Giovan 
                            Paolo, à 13 kilomètres de Reggio Emilia, 
                            pendant le siège de la Rocca di Scandiano. Giovan 
                            Paolo était connu sous le nom de Zvàn 
                            Bajòun, suivant l'usage du moment de 
                            changer les noms en dialecte local.
 Marchant sur Reggio Emilia, un soir de fin d'été, 
                            l'armée du général BAGLIONI arrive devant la forteresse de Scandiano; il lui faut 
                            prendre cette place pour continuer sa route.
 Les paysans se sont mis à l'abris dans la forteresse 
                            après avoir détruit toute la nourriture et le fourrage 
                            qu'ils ne pouvaient prendre avec eux.
 Zvàn 
                            Bajòun, après avoir fait installé 
                            son campement sur les bords du Tresinaro, étend 
                            le siège de la forteresse et commande à 
                            ses hommes de se mettre en quête de nourriture 
                            dans les fermes voisines. Le peu qui est trouvé 
                            et réquisitionné se réduit à 
                            des oeufs, du vin, du miel sauvage et des herbes aromatiques 
                            !
 Bien peu pour nourrir 300 soldats affamés !
 Après avoir passé ses troupes en revue, 
                            les motivant pour la bataille du lendemain matin, il 
                            ordonne aux cuisiniers de cuire tout ce qu'ils ont trouvé. "Remuez-la bonne" dit-il et "...alimentez 
                            mes soldats avec, au lieu du potage habituel..."
 Les troupes et le général Giovan Paolo 
                            se rassasient donc de ce mélange légèrement 
                            mousseux au bon goût qu'ils trouvent peu commun 
                            et vont dormir.
 Le matin suivant, la bataille est féroce ; les 
                            assiégés, persuadés d'avoir une 
                            troupe affaiblie en face d'eux, essayent une contre-offensive 
                            et se heurtent aux soldats de Zvàn Bajòun pleins d'énergie... La bataille est brève 
                            et le général se rend maître de 
                            la forteresse. Les prisonniers, stupéfaits et 
                            décontenancés, demandent aux vainqueurs 
                            le secret de leur vigueur.
 Le Zvànbajòun répondent 
                            simplement les soldats.
 
 Et ainsi, fortuitement, est né le Zambajoun, 
                            Zabajone, Zabaglione, Sabayon !
 
 Aujourd'hui encore présent sur nos tables, le 
                            Sabayon se décline en diverses variantes, au 
                            champagne, au porto, au cidre, au xérès... et s'accommode 
                            de bien des manières au gré des cuisiniers 
                            :
 - Sabayon rhum et citron
 - Sabayon aux marrons glacés
 - huîtres au Sabayon à Gruissan
 - Sabayon vénitien aux fraises
 - blanc de volaille au Sabayon de poireaux
 - gratin de figues au Sabayon de marsala
 - blanc de bar à la plancha, céleri fondant 
                            et croustillant, Sabayon
 à la 
                            truffe noire (chez Alain DUCASSE)
 - le "Café de l'Empereur" : préparé avec du café, de 
                            la crème et du
 Sabayon (Café FLORIAN 
                            à Venise)
 ... et d'autres encore !
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                        | Recette 
                            du Sabayond'après le guide culinaire d'Auguste ESCOFFIER
 (le plus grand cuisinier de son époque)
 Dans un bain-marie, travailler fortement
 
                            jusqu'à ce que la composition fasse 
                          le ruban(1) ;250 grammes de sucre en poudre avec
                            6 jaunes d'oeufs,
                           
                            délayer avec 2 décilitres et demi 
                              de vin blanc sec ;
                            fouetter la composition sur le côté 
                              du feu jusqu'à ce qu'elle soit devenue mousseuse 
                              et épaisse.
                            
                              Parfumer à volonté,
                                 
                                  soit avec une cuillerée
                                  
                                  ou 3 cuillerées d'excellente liqueur, comme
                                  Nota :
                                         - Rhum,- Kirsch,
 - Kummel,
 - etc.
  le Sabayon se fait aussi 
                                aux vins fins, comme : Madère, Xérès, Marsala, Asti, 
                                Champagne, etc. 
                                Dans ce cas, le vin adopté remplace le vin blanc 
                                du Sabayon ordinaire et il n'y a besoin d'aucun 
                                parfum.  (1) Ruban (Faire le)
 
                            (2) Sucre 
                          d'orange (d'après Carême)Une composition fait le ruban lorsqu'elle 
                              est devenue épaisse et que en élevant la spatule ou 
                              le fouet, au-dessus de l'ustensile, la composition 
                              qui y est adhérente s'en détache en ruban de pâte 
                              et retombe dans la masse en s'affaissant lentement.  
                            
                              Ayez des oranges de Malte douces dont l'écorce 
                                sera fine ; vous râpez alors le zeste sur un morceau 
                                de sucre, mais légèrement afin de ne pas anticiper 
                                sur la peau blanchâtre qui se trouve immédiatement 
                                sous le zeste, attendu qu'elle contient beaucoup 
                                d'amertume qui dénaturerait l'arôme du fruit.  
                              A mesure que la surface du sucre se colore, 
                                vous le ratissez avec un couteau pour en séparer 
                                l'esprit du zeste qui s'y attache par frottement 
                                réitéré.  
                              Vous recommencez l'opération avec les mêmes 
                                soins ; ensuite vous faites sécher le sucre à l'étuve 
                                ou à la bouche du four doux, et, après l'avoir écrasé, 
                                vous le passez au tamis de soie ou de crin.  
                              Pour les sucres de Bigarade, 
                                de Citron, de Cédrat, 
                                de Mandarine, on procédera de la 
                                même façon. |  
 
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